Cher(ère) lecteur(trice),
Je souhaitais apporter une information originale et complète autant que distrayante sur le savon. Ne pas se contenter de « copier-coller » les innombrables articles souvent fort bien faits sur le sujet. J’imaginais un récit narrant les origines mythologiques et réelles des produits qui furent les prémices de ce mélange étonnant. Il y était question du légendaire Mont Sapo, dans la région du Pô, puis quelques siècles plus tard, les premiers véritables savons de la région d’Alep qui partent à la conquête de l’Egypte et de tout le Maghreb. Les balbutiements du savon par l’Espagne arabe avant de rejoindre nos ancêtres les Gaulois et leurs cousins germains qui utilisaient cette pâte pour éclaircir leur chevelure et les moustaches des valeureux guerriers.
On fabrique du savon avec tout et quasi n’importe quoi. Ce n’est plus du savon mais du détergent.
Sur son usage sanitaire, les Romains, dits civilisés étaient alors à la traîne. Puis le savon de Marseille qui n’a de Marseille que les lieux de dépôt et non de fabrication. Puis le Moyen-Age, aahhh ce fameux Moyen-Age bien plus civilisé qu’on ne nous le racontait il y a peu. Puis l’essor du produit chez les artistes et artisans italiens. Produit de luxe à la cour des plus grands, produit de ménage pour assurer la propreté du linge au cours d’un long processus que la ménagère moderne ignore totalement aujourd’hui. Le savon de ménage, de nettoyage, d’entretien, cosmétique, de lessive, ... de petites savonneries familiales et artisanales avant les WW1 et WW2. Les besoins impérieux de glycérine pour fabriquer les explosifs ont révolutionné la fabrication et l’appauvrissement du produit : tout le monde peut enfin s’acheter un produit industriel qui est de plus en plus dénaturé, simplifié, amputé de ses qualités. On fabrique du savon avec tout et quasi n’importe quoi. Ce n’est plus du savon mais du détergent. Sous toutes les formes, du moment que le produit mousse et fasse rêver.
« où il y a de la gêne, il n’y a plus de savon »
Avant que le rêve ne tourne au cauchemar : on ne vend plus que 1% de véritable savon dans les années 60, les fameuses golden sixties ne connaissent plus que la chimie lourde et les produits de synthèse. S’ajoute la déforestation et la découverte des pesticides, perturbateurs endocriniens, cancérogènes, allergènes, ... « où il y a de la gêne, il n’y a plus de savon ». Le timide retour du savon artisanal, d’abord dans les régions précarisées, les anciennes recettes réapparaissent, rien que du bon, sans additif, conservateur, colorant et activateur de toutes sortes. De braves gens comme Mességué (considéré comme l'un des précurseurs en Europe de la phytothérapie, anticipant de plusieurs années un mouvement vers un retour à l'utilisation des plantes en matière de bien-être et de beauté) relancent le produit naturel.
Recherche du produit sain avec effet de mode qui a son succès au-delà de tout ce que l’on peut imaginer. Les prémices du Bio et des produits naturels. Ce n’est que le début du long combat entre Goliath l’industriel, bon marché et qui sait tout faire contre le petit David, artisan qui gagne chichement pour fabriquer de petites quantités de produits « comme avant ». Et l’issue n’est pas certaine. Il faut dorénavant des produits sains, bio, en circuit court, garantis bon pour la santé. Et les réglementations s’en mêlent, elles freinent la progression des artisans et découragent les moins persévérants. Certains y voient une manœuvre ou un complot des multinationales peu enclines à partager le profit du commerce mondial, ....
On glisse facilement dans le savon. Il y a tout à la fois, tant et trop à raconter. Il est difficile de raconter sans prendre parti, sans affirmer des vérités qui sont contredites ailleurs. Mes connaissances ont leurs limites, dans les sciences, l’Histoire, le commerce, ...
Il est difficile de rédiger un texte court et simple, qui puisse être conforté par une multitude de notes rapportant à des écrits certifiés.
En quelques lignes comme en deux, je me rends compte que la tâche est immense si l’on veut être pertinent et complet. C’est le défi que je me suis lancé. Cependant, il me faudra beaucoup plus qu’un épisode.
Bruno, Artisan Savonnier
Plaisirs d'eau
Savons issus de la saponification à froid artisanale (SAF)
Ces savons sont sans colorant, sans additif, sans conservateur autre que la vitamine E.
Ils ne contiennent aucune inclusion (mica, paillettes, particules florales, ...).
Les argiles sont naturelles et de qualité cosmétique.
Ils contiennent environ 5% de glycérine provenant de la réaction de saponification.
Les savons parfumés le sont aux Huiles Essentielles, à hauteur de 3,5%/poids total des huiles utilisées